Bien que le regard porté sur l’histoire de la peinture soit en perpétuel mouvement, je considère que les investigations des peintres sont acquises ; l’histoire du tableau est tellement vieille qu’il en devient un lieu disponible, un espace de pensées stratifiées, à la fois spécifique et générique. Je le prends tel qu’il est : une surface.
Je travaille à partir de formes » extraites », ces formes issues du réel, n’en sont néanmoins pas des représentations dans le sens d’une figuration, mais des schémas, des synthèses d’objets, des empreintes du monde.
J’ai mis en place un ensemble de « règles » qui vont toutes vers une réduction, travailler avec peu m’intéresse. Mes peintures sont bi-chromes, à l’acrylique, ont toujours à voir avec le monde, sans le représenter. Les questions du quoi peindre et du comment peindre me semble fondamentales.
Les tableaux nommés « aspects » (Wittgenstein) donnent à voir chacun deux figures qui ne peuvent se percevoir simultanément, mais l’une après l’autre. C’est aussi une réflexion sur le temps et son inexorable écoulement.
Sylvie Fanchon